Les Templiers
L'Ordre
des Chevaliers de la milice du Temple est fondé en 1119 par Hugues de Payns et Godefroi de Saint-Amour, pour la défense des pélerins en Terre
Sainte. Sa règle fut rédigée par Saint Bernard de Clairvaux. Il s'enrichit, possèda domaines et forteresses, servit de banque aux pélerins et, plus tard, aux rois. Ils achètent Chypre à Richard Coeur de Lion en 1191, mais la population s'étant révoltée, la revendent
aussitôt à Guy de Lusignan. Après la perte de la Terre Sainte, l'ordre se retire dans ses possessions européennes. En butte à de nombreuses hostilités, notamment parce qu'il ne relève que du pape, l'ordre est persécuté à partir de 1307 par Guillaume de Nogaret et Philippe IV le Bel : arrêtés et soumis à la question, les Templiers avouent des crimes peu vraisemblables. Le pape Clément V proteste contre l'infraction aux lois ecclésiastiques que ce procès civil représente, mais, ébranlé par les aveux, décide de convoquer un concil à Vienne pour le mois de novembre 1310, dont les débats seraient préparés par une double série d'enquêtes. Celles-ci sont accablantes en France, mais pas dans les autres pays. Philippe IV le Bel brusque cependant les choses en faisant exécuter 54 Templiers en mai 1310.
Le concile commence en octobre 1311; il désigne des commissaires qui au vu des dossiers constitués dans toute la chrétienté, demandent à entendre les inculpés. Philippe IV refuse. Clément V, peut-être parce que Philippe le Bel menaçait d'agiter la question du procès de Boniface
VIII, prononce la dissolution de l'ordre des Templiers. Le grand maître de l'ordre, Jacques de Molay, est exécuté en 1314, et les biens des Templiers sont transmis aux Hospitaliers. En France, la plus grande partie fut absorbée par les sommes allouées au roi pour l'indemniser
des frais de justice.
Les Chevaliers Teutoniques
Cet ordre hospitalier et militaire est fondé vers 1128 par les Croisés à Jérusalem, mais exerce son influence surtout en Allemagne. L'ordre,
confirmé par Innocent III en 1199, bénéficie bientôt de privilèges et de donations considérables dans toute l'Europe et en Palestine. Les
heurts avec les Hospitaliers les incitent à chercher un établissement en Europe Orientale, où le paganisme était encore largement répandu. Il répondent à l'appel du duc polonais de Masovie contre les Prussiens païens, qui effectuaient des raids dévastateurs en pays chrétien. Hermann de Salza, grand maître de l'Ordre et conseiller intime de Frédéric II, en obtient en 1126, à Rimini, une bulle d'or attribuant à l'ordre les territoires de la rive droite de la Vistule. Le pape donne son accord en 1230 lance un appel à la croisade contre les Prussiens. La conquête est menée méthodiquement. Königsberg est fondée en 1255. Les Chevaliers ne sont pas plus d'un millier, et sont chargés d'encadrer les contingents de croisés. En 1237, ils fusionnent avec les Chevaliers Porte-Glaives (ordre militaire et religieux fondé en 1202
par l'évêque de Riga). Leur avancée à l'Est est limitée par les Russes (défaite devant Alexandre Nevski en 1242). À la fin du XIIIe siècle, tous les territoires de l'État teutonique sont pacifiés et convertis au christianisme, sauf la Samogitie, qui reste païenne jusqu'aux années 1400, quand Jagellon, prince des Lituaniens, se convertit.
Le XIVe siècle marque l'apogée de l'ordre Teutonique. Outre ses possessions orientales, l'ordre se développe dans une grande partie de
l'Europe grâce aux donations et au prestige de la croisade : fondation de plus de 200 commanderies en Allemagne, hôpitaux. On en signale même
en France et en Espagne. Dans la seconde moitié du XIVe siècle, le grand maître des Teutoniques apparaît comme un des souverains les plus
puissants et les plus riches d'Europe. La grande oeuvre de l'ordre fut la colonisation du pays par des colons allemands.
Le XVe siècle siècle voit cependant leur déclin devant les révoltes intérieures et le conflit avec la Pologne et la Lituanie, marqué par la
défaite de Tannenberg de 1410 devant Jagellon. La conversion au luthéranisme de son grand-maître Albert de Brandebourg sécularise
l'ordre. Il subsiste comme ordre hospitalier en Autriche.